Cyprien Messié osfs

 

 

Edito n°- 49
23/08/2023

Thierry Mollard osfs

 

Le 12 octobre 1873 Mgr Ravinet, évêque de Troyes, reçut Louis Brisson, Gilbert, Rolin, Lambert et Groperrin dans ce qui allait devenir bientôt la Congrégation des Oblats de St François de Sales ! Ce fut ainsi le jour de la fondation ! L'approbation romaine de la congrégation : arrivera six mois après une audience à Rome où Louis Brisson, et un jeun confrère Lambey seront reçu par Pie IX:  Le  21 décembre 1875

 

 

Samedi 26 août 2023 Veyrier du Lac

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

 

Une seule voie possible,
opter pour
une histoire commune

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2022... 2023... et bientôt 2024 : la vie continue !

Bien malin qui peut prédire ce qui nous attend en 2024 ! Et du coup nous en sommes, comme d’habitude, réduits à se souhaiter une bonne et sainte année... avec surtout la santé !
Oui surement, même si on se demande à quoi servent tous ces vœux d’un jour qui le lendemain font défaut. Quel cache misère !

Ce qui nous attend en 2024
viendra dans le prolongement
ou la rupture de ce qui a tramé notre vie en 2023...

Et quoi donc ? Vivrons-nous des mêmes clichés à deux balles qui opposent plus qu’ils n’allient ? Le mot d’ordre a besoin de se réinscrire à ce moment :

 

" Il importe infiniment de se faire connaître de bonne heure
tel que l'on veut être toujours. "
FdS in OEA XIV 378

Rétrospective : il y a longtemps que nous n’avions vécu avec l’un des nôtres une célébration des vœux définitifs : Cyprien Messié, oblat de Saint Francois de Sales nous en a donné l’occasion c’était le samedi 26 août 2023. Quelle chance !

Si certains disent qu’en Afrique les célébrations sont hautes en couleurs et en sons... regrettant que celles de France paraissent fades, nous pouvons dire que le samedi 26 août 2023, l’église de Veyrier du Lac a pavoisé de multiples couleurs et accents des nations. Cyprien a vécu au Maroc, en France, notamment sur les rives du lac de Nessy, en champagne grâce au fondateur le Père Louis Brisson, au Bénin, en Autriche, à Vienne et son Saint patron l’a fait lorgner vers Carthage, Tunisie... C’est cela un religieux, quelqu’un qui bouge et provoque l’événement rare et parfois discret ou confidentiel !  Cyprien  en route pour la Haute Mer du monde.
 La vie religieuse est cet art de vivre, qui en même temps, introduit une distance au monde et propulse au cœur de ce monde. Cyprien s’est engagé dans un Institut (Oblats de Saint François de Sales) qui est international.

 

Les oblats de St François de Sales sont marqués à leur naissance par cinq marqueurs culturels caractéristiques :  

 

une congrégation masculine née de la volonté d’une femme la Mère Marie de Sales Chappuis (1793 - 1875).

  • le cloître qui marque la stabilité fait naître un Institut apostolique marqué par l’itinérance

  • la congrégation naissait conjointement en France et en Afrique du Sud

  • la congrégation naissait conjointement en France dans un contexte d’industrialisation naissante et dans ce qu’aujourd’hui nous appelons une culture ouvrière et en Afrique du Sud ( région aux nombreuses ethnies) du côte du Fleuve Orange appelé jadis Gariep (rivière) dans une ère coloniale européenne (allemands, néerlandais et anglais) ! 

  • une congrégation inspirée par François de Sales qui a baigné dans le choc des cultures  de la renaissance fait de curiosités scientifiques, de développement du livre et des arts, de découverte d'autres mondes (voyages et  confrontation  réforme/contre reforme ...)

  • C’est dire que l’interculturel fait partie en quelque sorte de l’ADN de notre Institut !

Cependant souligner un exceptionnel engagement dans la vie religieuse, semble anecdotique
face aux 3 000 prêtres étrangers en France nés de séminaires débordant de vocations.

« Si les églises françaises se vident, celles d’Afrique, elles, sont pleines » n’hésitent pas à rappeler certains prêtres africains lorsqu’ils arrivent en France !

Pour autant, cette croissance africaine en nombre n’éloigne pas pour autant des maux traditionnels de nos sociétés, crise institutionnelle, hausse du nombre de divorces, désaffection progressive de la jeune génération, égarements divers du clergé et essoufflement financier avec la baisse des aides extérieures.

Parler de congrégation internationale n’occulte pas non plus les questions liées aux transmissions ou aux enracinements culturels multipolaires et à leurs échecs. La colonisation / décolonisation n’échappe pas au terreau des communautés religieuses. Notamment le discours antifrançais ambiant s’immisce dans la vie fraternelle de nos communautés. Cette vie fraternelle, un ressort essentiel de nos familles religieuses, est menacée. Depuis peu, circulent sur Facebook ou autres réseaux sociaux, des messages ou des vidéos, très agressives ou provocatrices vis-à-vis des Occidentaux, émanant de confrères !

Je repense aux années intenses et tumultueuses, dès avant 1987, lorsque nous rêvions pour les uns, et redoutions pour les autres, de répondre favorablement à des demandes d’évêques africains pour fonder en terre d’Afrique.

Je repense aux efforts consentis, aux joies des découvertes et des commencements, aux engagements décisifs...

Je repense aux découvertes occasionnées lorsque nous avons accepté de s’asseoir à la table de l’autre… 

Et je pense, aussi maintenant au risque sensible de perdre ces relations d’amitiés passionnément acquises. Les perdre serait dramatique, devoir les reconstruire serait gageure !

Une seule voie possible, opter pour une histoire commune, connaître et reconnaître les différentes voix en vous, appeler la mémoire et convoquer à une même table nos projets, apprendre encore à s’aimer.

L’unique manière de nous parler en se reconnaissant d’un même Père : nous appeler frère !