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Deuxième partie du
compte rendu
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de la Visite
Provinciale de MARS 2011
Par Afolabi Albert , Novice
1ère rencontre avec le père Bruno
Cette rencontre a
été individuelle avec les novices.
2ème rencontre avec le père Bruno
A cette rencontre
étaient présents tous les novices et leur formateur. Le provincial
s’est prononcé de façon générale sur la diversité culturelle, ce
qu’est le noviciat, et sur ‘comment le novice doit se laisser
façonner par sa formation salésienne pour être un bon oblat’.
« La diversité
culturelle, ethnique et professionnelle est une richesse qu’il faut
entretenir. Le noviciat est un temps très important car il nous
permet de bien nous armer pour suivre le Christ .Le noviciat nous
donne les outils nécessaires pour vivre, pour réfléchir à la vie et
vivre en bon religieux. C’est donc un temps d’entraînement .Toujours
est-il que ce n’est pas chose facile. Mais que « Tout par amour,
rien par force » ne reste pas un slogan ! C’est la phrase qui permet
de reconnaître un oblat dans le monde. Il faut être attentionné à ce
que je vis avec mes frères. Nous avons toute la vie pour atteindre
le Christ et c’est le noviciat qui nous y prépare. Nous sommes
appelés à amener le prochain à découvrir la présence de Dieu en
lui ; et nous devons commencer d’abord par découvrir cette présence
de Dieu en nous. Le message salésien peut contribuer au changement
du monde par la révolution de l’amour, le regard de bienveillance
que nous portons sur l’autre. La vision salésienne, c’est la
construction de l’amour et cela doit être notre priorité.
Evangéliser, c’est aussi faire comprendre au monde que l’amour est
possible pour tous. » A la fin de cette rencontre ; il a été demandé
au novices de réfléchir sur la question suivante qui fera l’objet de
la prochaine rencontre dans 48 heures : Qu’est-ce que la
spiritualité salésienne peut apporter à la culture africaine ?
3ème rencontre
avec le père Bruno
Les novices ont
essayé de se prononcer sur la question posée antérieurement.
Réponse 1
1-L’enseignement
et la vie de François de Sales sont une richesse utile à tout homme
de toute culture. Pour l’Afrique et particulièrement le Bénin nous
pouvons noter trois aspects de la spiritualité salésienne qui sont
d’une importance capitale.
1-L’optimisme
salésien
L’homme naît bon
mais la société le corrompt. Cette corruption de l’homme source de
tous ses vices a marqué l’Africain jusqu’à tel point qu’on va dire
que « l’homme est plus méchant que le chien » ; « l’homme est plus à
craindre que le lion » ; « un carnivore sauvage ».Face à cette
triste vision de l’homme bien entretenue depuis plusieurs décennies
l’optimisme salésien qui met en relief la bonté de l’homme serait
d’une utilité capitale pour transformer les relations humaines
fondées sur la méfiance.
2-La relation à
Dieu
L’Africain et en
particulier le Béninois est par essence un être religieux. Mais le
souci de bien conserver l’héritage cultuel a engendré l’image des
dieux de la loi dont le pardon ne figure pas dans ses titres. Dès
lors la relation à Dieu est mêlée de crainte et de peur. Nous
pensons que cette religion faite essentiellement d’interdits, de
punitions et de peur peut être bien éclairée et progressivement
remplacée par la civilisation de l’amour. En effet François de Sales
nous propose un Dieu qui aime l’homme et qui lui donne les moyens de
s’unir à lui dans un commerce éternel d’amour. Voilà la bonne
Nouvelle qui libère les pauvres de toute captivité pour la vie
abondante en Jésus Christ. Dans le domaine éducatif au sens large du
terme, l’image de l’éducateur fouettard, du professeur dominateur,
tout puissant peut bien changer grâce à la pédagogie salésienne et
surtout le « Tout par Amour et rien par force » …… A.David
Réponse 2
La spiritualité
salésienne peut apporter un développement dans la culture africaine
à travers les expressions suivantes :
1-« Tout faire par
amour et rien par force »
En sensibilisant
un milieu par des termes développés en ce qui concerne l’amour que
Dieu nous a enseigné et que nous devons partager cet amour envers
nos prochains ; nous pouvons convaincre certaines sociétés à propos
du lévirat et ses conséquences négatives.
2-En tout homme on
retrouve une part positive
En sensibilisant
un milieu où la tradition exige ou encourage à maltraiter ou à
prendre des distances par rapport à une personne accusée de
sorcellerie, nous pouvons transformer ce milieu même si ce n’est pas
sa totalité sur l’amour que le bon Dieu a en toute personne et
surtout la possibilité pour celle-ci de se convertir et retrouver le
vrai sens de la vie. Le caractère positif que la spiritualité
salésienne nous enseigne, nous permet aussi de ne pas plaquer des
étiquettes négatives sur nos prochains, car c’est ce qui fait
développer les fausses accusations, les opprimés de
justice. A. Jérémie
Réponse 3
Les réalités
culturelles étant presque identiques au Bénin je me pencherai en
particulier sur la culture yoruba pour proposer une approche de
réponse en présentant d’abord la désagrégation de la famille;
ensuite les valeurs que le salésianisme nous aiderait à retrouver.
En observant la
famille africaine, on constate aisément que la réalité familiale a
évolué. Tout n’y est pas positif et recommandable pour le bonheur de
la société actuelle. Et sur ce plan, « l’intellectuel
communautaire » ne manque pas de dénoncer le mal : « l’abilé iku wa
ni », « c’est dans la famille que se trouve la mort ». Avant sa mort
le griot « idaasha oliworo » l’avait bien souligné en ces
termes : « akpa nian l’abilé iku ni, osho yee wa los o e ko man in,
ajè yee wa loso e ko man in… », ce qui signifie « l’assassin est
dans ta maison, le sorcier qui est loin ne te connait pas, la
sorcière qui est loin ne te connait pas…C’est quelqu’un de ta
famille qui peut te livrer à l’ennemi ». Comme pour dire que le
malheur vient toujours de l’intérieur. Ainsi s’établit un climat
d’insécurité, de suspicion mutuelle, de jalousie qui étouffe
progressivement la fraternité dont l’importance vitale pour la
société n’est pas à démontrer. De même la solidarité, cet héritage
ancestral devient de plus en plus une légende ; l’individualisme
occidental s’installe déjà en Afrique, et bientôt ce sera le déclin
de la culture, du continent noir si rien ne se fait. Des frères se
battent et s’entre-tuent, se persécutent, s’empoisonnent sans
crainte. Tels le cas de la Côte d’Ivoire et d’autres nations
africaines. Dans plusieurs familles se construit déjà un règne de
mensonge et de discorde.
D’un autre côté le
paterfamilias n’a plus aujourd’hui la place qui était la sienne
autrefois dans le foyer. Tout le monde veut s’émanciper y compris
la femme. Le père de famille a perdu de son autorité. Alors le règne
du libertinage et de la dégradation des mœurs s’installe. La famille
est gravement atteinte, la société aussi. Il convient de ressusciter
cette institution qui se meurt en lui redonnant toutes ses valeurs,
tout son dynamisme toute sa dignité perdue. D’où l’importance de la
présence de la spiritualité salésienne en Afrique et en particulier
au Bénin qui nous aidera à retrouver nos valeurs perdues.
La vive expression
de la spiritualité salésienne axée sur la révolution et la culture
de l’amour renforcées par le témoignage de vie des oblats seront de
bons éveilleurs de conscience. D’abord comme les « Pères » l’ont
souhaité dans Ecclesia in Africa n°63 et que l’on le retrouve
pleinement dans la spiritualité salésienne : on mettra « l’accent
sur l’attention à l’autre, la solidarité, la chaleur des relations,
l’accueil, le dialogue et la confiance » qui caractérisent la
famille. Les enfants seront éduqués à la paix. Ils seront initiés à
la culture de l’amour vrai, fraternel et constructif afin d’œuvrer à
l’harmonie de la société. On mettra l’accent sur le fait que « okpa
oman nan ke e she, ishi e te ni », « les liens de sang unissant des
frères peuvent fléchir mais ne se rompent jamais ».On n’oubliera pas
de faire comprendre à l’enfant cette réalité que la fraternité qui
construit durablement la société doit aller au-delà du sang et
l’ethnie.
Dans cette
éducation de base la pédagogie salésienne permettra d’apprendre aux
jeunes le goût du travail bien fait et de l’épanouissement
intellectuel et moral. On veillera à ce qu’ils soient honnêtes en
tout et même dans la gestion des petites affaires, pour le simple
honneur que confère une telle attitude. Ils banniront de leur vie
tout esprit de jalousie, de haine et de violence et se réjouiront du
progrès des autres, comme un exemple pour eux à suivre. En outre, on
n’oubliera que l’enfant constitue en soi une grande richesse de la
famille en Afrique. Cette compréhension contraste avec le système
d’avortement qui est de plus en plus diffusé par des institutions
politiques internationales solidement organisées. La vie n’a pas de
prix, elle est à respecter à tous les niveaux. Tel est l’esprit de
l’éducation que l’Afrique, le Bénin attendent du salésianisme et
dans laquelle il faudrait mouler les jeunes au 21ème siècle pour que
vivent la famille et la société servantes du bien-être de
l’homme. A. Albert